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Le vent du Nord se lève



Nayla et Fibie jouent avec la mer. Souvent, elles terminent dans l’eau. 


Chaque matin, nous sommes reconnaissants. Nous sentons que nous avons fait le bon choix. Les températures ne cessent pas de descendre. Le vent du nord s’est levé. Il est puissant et amène un air glacial. Même les murs du petit appartement sont froids. Avec deux faces exposées, la chaleur n’arrive jamais à tempérer la pièce. Seul le salon est chauffé par l’unique climatisation. Ainsi, nous travaillons en doudoune et en chaussette en laine. Nous préparons notre nouvelle conférence, celle que nous allons présenter à Prague et en Suisse. A chaque fois, nous en créons de nouvelles, comme si les enseignements que nous avions appris le long du chemin nous invitaient à partager différemment, à passer un nouveau message, et offrir une autre facette de notre vie d’aventures.


La plage est un terrain de jeux infini. 


Nous nous sentons reliés aux saisons et acceptons ce temps d’intériorisation. Nous nous offrons l’espace pour toucher ce qu’il y a de plus profond en nous. Ainsi nous ne passons pas beaucoup de temps à explorer la Bulgarie, mais bien plus à accueillir ce qui est ici, dans ce petit village. Surtout, notre regard est tourné vers la mer. C’est elle qui nous appelle. Chaque jour, nous passons des heures à être à son contact. L’odeur saline du vent. La vue sur ces eaux tourmentées, le déferlement des vagues de plus en plus grosses depuis quelques jours. La mer est bruyante. 


Nous perdons notre regard dans cet infini, dont les teintes se transforment chaque jour. Et puis nous entrons chaque jour dans la mer. La température de l’eau descend sensiblement chaque semaine. Nos pieds brûlent sur le sable glacial avant même qu’ils n’entrent en contact avec l’eau. Il nous faut du courage pour tremper nos corps. Et la tempête n’aide en rien, elle nous rappelle la puissance des vagues, leurs énormes forces. Nous devons courir au moment opportun pour nous baigner et ressortir avant que la prochaine grosse vague ne nous engouffre. Fibie n’a même pas besoin d’aller dans l’eau, elle reste sur la plage en petite boule, à l’attente de la prochaine vague qui en déferlant, va la submerger jusqu’au cou. 


Fibie attend la prochaine vague. 


Chaque jour, c’est notre rituel. Nayla et Fibie sont entrées dans le jeu. Malgré le froid, malgré les vagues, elles se mouillent tous les jours. Elles prennent leur courage à deux mains et y vont. 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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