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Cette fois, c’est ton tour!

Sculpture le long du chemin « être en lien avec sa sagesse intérieure et sa sensibilité »

Xavier monte la tente avec que le soleil ne disparaisse à l’horizon.

– « Je vais chercher l’eau ! » j’informe Nayla et Fibie. C’est à mon tour. Nous venons d’arriver, mais je repars directement avec mon vélo. Je vais aller chercher un peu de l’eau pour la soirée. Parfois, j’aime le contact qui se crée avec les gens par cette nécessité, parfois cette tâche m’accable.


Demander de l’eau devrait être simple, c’est un bien tellement vital. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Ce n’est pas tant qu’on nous refuse souvent, bien au contraire ! C’est simplement l’énergie qu’il faut déployer, à trouver la bonne personne, à aller à la rencontre, à se faire comprendre au-delà de la langue et de la culture, à obtenir la quantité suffisante pour ne pas devoir recommencer tout le processus, à parfois accusés des non et à poursuivre son chemin. Cette fois, j’arrive rapidement devant une école, la porte est ouverte. J’hésite un instant parce que les protocoles de sécurité sont parfois compliqués, suivant les lieux et les pays. Cependant, je pose mon vélo chargé avec tous mes bagages sans le cadenasser et j’entre. Je suis accueillie par une enseignante qui me montre un robinet avec le sourire. C’était facile ! Je retrouve mon vélo admiré par quelques étudiants, charge mes vaches à eau de 10 litre sur mon porte-bagage avant et retourne vers la tente après avoir échangé quelques mots.


Nous montons le camp avant la tombée de la nuit


Demander, ce n’est pas toujours si simple. Demander de l’aide c’est encore plus compliqué. Et pourtant est-ce réellement difficile ? 

J’ai dû apprendre à demander. Et aussi à accepter que la personne face à moi ait la liberté d’accepter ou de refuser. J’ai alors réalisé que je ne perdais rien, ni ma dignité ni mon pouvoir. Au pire, je recevais simplement un non. Et pourtant, il m’a fallu apprendre, passer par dessus des croyances, parce que demander me mettait face à ma vulnérabilité, cette partie de moi si délicate. Il m’a fallu comprendre que cette fragilité était non pas une faiblesse, mais bien une force. Être en lien avec sa vulnérabilité, c’est être en lien avec sa sagesse intérieure et sa sensibilité. Ainsi demander, ce n’est pas donner à l’autre son pouvoir, c’est reconnaître ses besoins. C’est poser un acte d’amour pour soi. 


Ici, un pêcheur a attrapé un spécimen de 85 kg dans les années 80.


Ce soir, la douce teinte d’un coucher de soleil rose sur un bras du Danube nous apporte un peu de tendresse. L’humidité n’est pas encore tombée, et nous épargne pour quelques heures. Ce qui n’est habituellement pas le cas. Une plateforme en bois accueille les pécheurs. Nous y contemplons l’astre descendre sur la ligne d’horizon. Nous pouvons aussi observer les remous créer par les animaux aquatiques. Les poissons sont gigantesques ici, d’ailleurs un pêcheur a attrapé un spécimen de 85 kg dans les années 80 à cet endroit précis. Il paraît difficile d’imaginer que des monstres de cette taille vivent juste à nos pieds !


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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Commentaires

  1. Bonjour,

    C’est avec grand plaisir que nous avons lu votre message. C’est une très belle histoire et un beau témoignage que nous avons partagé avec nos filles. Demander en sachant que la personne qui donne reçoit aussi. Magnifique. Merci beaucoup pour ce partage et cette sagesse. Avec Joie et Lumières Céline

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