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Le sanctuaire alpin des Tatras



Fibie se désaltère avec l’eau de la forêt

La Slovaquie est un pays de montagne. Nous nous y sentons instantanément bien, comme si un lien nous rapprochait de ce peuple montagnard. Nous aimons ces paysages majestueux, ces montagnes qui se dressent, cette nature au fort caractère. À Betlanovce, nous sommes au pied du parc national Slovensky raj, le paradis slovaque. De somptueuses forêts recouvrent les montagnes ondulantes. Nous décidons d’aller explorer le parc à pied. Nous suivons un sentier qui remonte la rivière Sucha Bela jusqu’à sa source à plus de 1’000m d’altitude.



Fibie et Céline sur le premiers pont en bois


Arrivés au pied de la montagne, nous entrons dans la forêt et retrouvons la Sucha Bela, ce torrent limpide au chant mélodieux. Le sentier s’efface souvent pour être un simple passage au coeur même du lit de la rivière. Nous marchons donc au bord de l’eau, traversant son courant en équilibre sur des pierres. Son flot est doux, purificateur, libérateur. Nous nous sentons bien au coeur de ce passage qui se faufile dans la montagne et la forêt. Parfois des troncs d’arbres barrent la voie et nous devons les enjambés. Puis nous découvrons de petites échelles placées horizontalement pour traverser les endroits plus profonds. À un mètre de haut, Nayla et Fibie sont hilares de les parcourir en faisant un jeu d’équilibre. Pourtant, plus nous avançons, plus les passages sont longs, hauts et parfois impressionnants. Souvent construits en bois, ils sont légèrement glissants. Ensuite, nous grimpons le long de la falaise avec des marches en métal. Les passages deviennent plus délicats, il faut être concentré. Lentement, ce chemin dans la rivière se transforme en via ferrata, sans protection. Nayla et Fibie sont toujours excitées par ces jeux d’équilibriste et nous devons parfois les focaliser pour qu’elle garde leur concentration. Les passages deviennent de plus en plus aériens et cette fois nous arrivons devant la première chute.


Passage vertigineux dans les gorges


Des échelles grimpent à côté de l’eau qui plonge dans le vide. Nous escaladons au-dessus du gouffre. À plus de 30m de haut, la deuxième échelle est vertigineuse. Nayla et Fibie n’ont pas peur, c’est moi qui m’inquiète de ne pas être capable de les rattraper si elles glissent. « Mais qu’est ce que je fais ici » je me souffle intérieurement. Puis je prends mon courage à deux mains. Il n’y a pas de retour possible. J’espère simplement qu’il n’y aura pas de passages plus aérien et dangereux. Nous poursuivons dans la gorge, suivons les marches placées dans le vide et dans des voies étroits au coeur de la roche, grimpons le long d’autres chutes d’eau. Les filles sont toujours aussi contentes et agiles, même si la fatigue se fait sentir. Nous arrivons finalement au sommet et rejoignons un monastère en ruine suivant l’arrête. Là, face à nous, se dévoilent les montagnes enneigées des Tatras, somptueuses, majestueuses, élégantes. Elles nous invitent à une grande inspiration, à un moment de pause et de contemplation. 


Les montagnes Tatras que nous venons de traverser sont maintenant recouvrement de neige

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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