Un rêve prémonitoire

Nous entrons dans la forêt pour trouver un emplacement pour la nuit

Xavier se réveille en sursaut, il est passé minuit. Son rêve était limpide: « L’homme qui est venu avec son fils en début de soirée était en train d’ouvrir la tente. » Nous nous regardons incrédules, légèrement inquiets. Pourtant, il n’avait rien de méchant, il était juste venu s’inquiéter de cette tente qui illuminait un petit sou-bois aux abords de son champ de maïs. Détendu après avoir vu les filles en train de faire l’école dans la tente, il était reparti avec le sourire, en se présentant et serrant la main à Xavier. Étrange rêve…. 



Quinze minutes plus tard, un appel instinctif m’invite à ouvrir les yeux, je vois la lumière d’une lampe de poche qui avance dans la nuit. Xavier s’habille en deux secondes et sort de la tente. Je reste à l’intérieur, prête à sortir, et surtout à l’écoute de tous les signes d’un potentiel danger. 

Bareks est revenu, cette fois avec son énorme chien. Il a bu un verre et titube légèrement. Il dépose le pistolet qu’il porte à la ceinture et propose à Xavier le breuvage transparent qui se trouve dans sa petite bouteille. 


Le pistolet, l’énorme chien, l’heure avancée en pleine nuit, l’homme bourré ne nous indique rien de bon. J’espère surtout qu’il arrête de hurler pour que les filles ne se réveillent pas. Moi, je tremble. Pourtant, il offre à Xavier des saucisses et un pot de miel. Déjà, l’atmosphère se détend. Ce n’est pas un mauvais bougre, mais quelque chose d’étrange nous met sur le qui-vive. Une heure trente plus tard, il décide finalement de partir.

Les filles sont restées endormies pour mon plus grand soulagement. Malgré tous nos questionnements, nous avons une sensation qu’il est peut-être venu parce qu’ils s’inquiétaient pour nous vu le passage de sanglier dans la région. Il voulait certainement rester assez longtemps pour imprégner l’odeur de son chien autour de la tente.

 

Les ruisseaux méandres dans les forêts de la Pologne


Pourtant, je ne dors pas de la nuit. Je reste éveillée en état d’alerte. Je suis attentive à chaque bruit, tout d’abord aux potentiels signes de la présence d’un sanglier, mais je ne suis pas certaine que Bareks ne va par revenir. Mon instinct m’empêche de me rendormir paisiblement. J’entends tous les bruits de la nuit, de la forêt qui se réveille, des milliers de petits insectes, souris, lapin, ainsi que de plus gros animaux qui vont marcher dans la nuit. Les chiens qui hurlent constamment dans les alentours semblent alimenter cette tension, cette appréhension, cette peur. À trois heures du matin, un silence parfait s’installe pour quelques minutes, comme un temps de pause, de soulagement. Je commence alors à entendre les bruits différemment. Je ressens la forêt protectrice qui m’enveloppe. Chaque son devient stupéfiant, invitant ma curiosité à prendre le dessus de la peur. Je me sens lentement appartenir à la forêt, à ses sons, à cette vie nocturne. Il doit être près de 4h30 du matin lorsque finalement je m’endors. 

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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Commentaires

  1. Ouf, merci de partager ce rêve

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  2. Parfois les nuits ne sont pas si tranquille.... ;-)
    Xavier

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