Un peuple résilient qui croit aux Alliances


Andrzej nous accueil dans sa maison traditionnelle de campagne

Une descente vertigineuse à 21% nous emmène dans le petit village de Borochiew à retrouver Andrzej, Fatou et Sibo. Nous les avions rencontrés à Varsovie et nous les retrouvons dans leur maison de campagne. Comportementaliste animal, il est conseiller en psychologie animale et un amoureux de l’Afrique. Sa femme Fatou vient de Gambie, elle est guide interprète, travaille dans les ressources humaines et suit actuellement une formation en IT. Nayla et Fibie étaient venues instantanément de grande amie avec Sibo, se retrouvant dans cette personnalité vivante, communicative, expansive et débordante d’énergie. En arrivant chez eux, nous plongeons en même temps les énergies de l’Afrique, que ce soit par les récits, par une communauté afro-polonaise qui se soutient, par les statues qui décorent la maison, par le contact chaleureux qu’ils nous offrent. Andrzej est aussi un passionné de vélo qui a écrit il y a 20 ans un livre sur les pistes VTT dans l’est de la Pologne. Ils nous ouvrent la porte de leur maison et affirment avec joie: « Vous pouvez rester 2 mois si vous voulez, c’est un honneur de vous accueillir ».

Nayla et Fibie retrouvent leur amie Sibo avec sa copine Nala 

Andrzej nous explique que la Pologne a toujours été un pays multiculturel, le premier état à reconnaître le droit des minorités dans le monde. La Pologne a peu de frontières naturelles et son territoire est entouré par 7 autres pays, qui autrefois étaient repartis en empire. La Pologne a cependant disparu de la carte européenne deux fois. La première au XVIIIe siècle lorsqu’elle a été séparée entre l’empire Russe, la Prusse et l’Autriche. Ce n’est qu’à la fin de la première guerre mondiale avec le droit à l’autodétermination des peuples que la Pologne a retrouvé un territoire. Elle est alors composée de la minorité ukrainienne, juive, biélorusse, allemande, russe, lituanienne et tchèque. Pourtant elle est à nouveau envahie par l’Allemangne nazi et l’URSS, avec une répression sanguinaire des deux côtés. L’Allemagne place le peuple juif dans des ghettos, puis des camps d’extermination construit sur le sol polonais. 90% de la plus grande population juive au monde est exterminée. L’URSS fait une purge de toute l’aristocratie, des intellectuels, médecins et artistes. Au même moment, toutes les minorités sont invitées à rentrer dans l’URSS dans des déplacements massifs de population. D’autant plus qu’après la conférence de Yalta en 1945, la Pologne retrouve un territoire, mais plus petit et qui est déplacé vers l’ouest. Varsovie était autrefois à l’ouest se trouve maintenant à l’est. Une migration massive a alors lieu en direction de l’ouest. Bien qu’elle ait un territoire, la Pologne fait partie du bloc de l’est comme pays satellite. Pourtant, elle devient isolée. Elle subit à la fois la répression de Staline puis du communisme de l’URSS. Durant quatre décennies, les frontières lui sont donc fermées à l’ouest par le rideau de fer en pleine guerre froide et à l’est par des frontières hyper contrôlées de l’URSS, dans lequel les Polonais ne sont pas les bienvenus. Suite à tous ces événements, la Pologne a perdu sa multicultuatlié qui faisait aussi partie de son identité. C’est ainsi que Andrzej nous explique la difficulté de sa femme et des personnes africaines à obtenir une réelle identité au sein de la Pologne, restant toujours quelques parts des étrangers.

Nous reprenons la route et quittons cet endroit paisible

Mais ce que nous ressentons est tout de même légèrement différent. Bien que la peur de l’Autre soit toujours présente, quasiment partout dans le monde. Le peuple polonais a une ouverture bien particulière. Nous l’avons perçue avec l’accueil des réfugiés ukrainien. Tous ceux que nous avons rencontrés portent une réelle gratitude à la générosité polonaise. Certainement aussi parce que les Polonais se souviennent. Et puis Andrzej nous racontait que dans son enfance le plus important n’était pas d’avoir une maison et de l’argent, le plus important était d’avoir des amis. Il vivait dans une région à l’est de la Pologne qui a subi tant de changements de pouvoir durant l’histoire que cette entraide est ancrée dans sa manière d’être et dans l’attitude des Polonais. La Pologne a toujours créé des Alliances, elle a toujours su que dans les moments difficiles le plus important était les amitiés. 

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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