Ce n’est pas ce qui nous arrive qui nous définit mais ce que nous faisons avec



Quartier Juif de Bochnia


Sur la place centrale de Bochnia, nous découvrons des photos de la Deuxième Guerre mondiale et de l’holocauste. Cette petite ville était le site d’un ghetto juif, tout comme celui de Kazimierz. Ce dernier,  un  quartier de Cracovie a pourtant retrouvé un nouveau souffle garce à la création d’un festival de culture juive et aussi par le tournage du film la Liste de Schindler. Aujourd’hui c’est donc un des quartiers les plus festifs de la ville. Un bar est même construit dans une ancienne synagogue, où l’on voit encore quelques peintures intérieures. Il y a aussi la statue de Jan Karski un messager et résistant polonais qui a joué un grand rôle pour informer d’autres nations de l’holocauste qui était en cours. Dans ces ghettos, tous les juifs étaient marqués par l’étoile jaune obligatoire. Plus qu’un moyen de stigmatiser et d’humilier, cet insigne permettait égalment d’isoler, de surveiller et de contrôle les mouvements, jusqu’à faciliter la déportation. Les accès aux ghettos étaient contrôlés par les forces allemandes et il était presque impossible d’en sortir. Les juifs y mourraient souvent de l’entassement, des famines organisées et des nombreuses épidémies. Ici à Bochnia, toute la communauté juive a été décimée à part 200 ouvriers. Un soldat de la Wehrmacht leur avait ordonné de travailler des heures supplémentaires, ce qui les a sauvés de la déportation. Ce village est donc un peu particulier. C’est aussi ici que le héros de guerre Witold Pilecki s’est caché ici après s’être échappé du camp de concentration d’Auschwitz.


Ambiance intérieur du passé


Le camp de concentration d’Auschwitz… Il se trouve à moins de 100km. Les cendres des juifs ont coulé dans la Vistula que nous avons suivie. Nous avons passé à côté de nombreux de ces camps de la mort. Nous le ressentons dans nos corps. Ce traumatisme ne pourra s’effacer en quelques lignes dans les livres d’histoire. Tout comme les autres atrocités qui ont eu lieu sur le sol polonais et qui sont restées dans l’oubli. A15 ans, j'ouvrais les premières pages du livre d'Élisabeth Kûbleross, « la mort est une question vitale »:



« Et je me suis retrouvée à Maidanek, en Pologne, dans un camp de concentration, où j’ai vu des trains remplis de chaussures d’enfants morts, des trains remplis de cheveux humains. Lire cela dans un livre est une chose, mais le voir – voir les fours crématoires et en sentir l’odeur avec son propre nez – en est une autre, complètement différente.


J’avais dix-neuf ans. (…) Oui, je bénis ce jour. Sans une telle épreuve, je ne serais pas devenue ce que je suis.


Et je me demandais : comment des adultes, des hommes et des femmes comme vous et moi, peuvent tuer 960’000 enfants innocents – et dans le même temps, s’inquiéter pour leurs propres gosses lorsque ceux-ci attrapent la varicelle?


Ensuite, je suis allée dans les baraquements où ces enfants avaient passé leur dernière nuit. (...)


C’est là que j’ai rencontré une jeune juive qui avait décidé de rester sur les lieux. Et je ne parvenais pas à me l’expliquer. Elle avait perdu ses parents, ses grands-parents et tous ses frères et sœurs dans la chambre à gaz du camp. Celle-ci avait été si remplie qu’ils n’avaient pu y faire entrer une personne de plus – ce qui lui avait sauvé la vie.


Horrifiée, je lui ai demandé : «Que fais-tu donc ici, mon Dieu? Pourquoi restes-tu dans ce lieu inhumain? »Et elle m’a répondu : « Durant les dernières semaines passées au camp, je m’étais fait le serment de survivre pour raconter au monde les atrocités des nazis. Puis les soldats sont venus nous libérer. Je les ai regardés et je me suis dit. « Non, si j’agis ainsi, je ne serais pas meilleure qu’Hitler lui-même. »


Je ne ferais que semer encore plus de haine dans ce monde. En revanche, si je crois du plus profond de moi-même que nous ne recevons que ce que nous pouvons supporter et que nous ne sommes jamais seuls, si je puis accepter la tragédie de Maidanek sans en faire une obsession, si je suis capable de changer une seule vie humaine, de transformer la haine, la vengeance et l’amertume en amour, en souci de l’autre et en compassion, alors cela vaut la peine de survivre. »


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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