L’histoire se répète-t-elle?

Derrière vue sur la ville de Prague avant de reprendre la route


Avec la famille de Jana et de Pépa, nous passons du temps ensemble comme si nous retrouvions d’anciens amis. Famille de grimpeurs et aimant la nature, nos passions sont communes. Les projets sont en ébullition et nous imaginons déjà nous retrouver en Tchéquie ou ailleurs dans le monde pour faire de l’escalade. Evinska a aussi les larmes aux yeux de nous voir partir. À 16 ans, elle nous dit au revoir en nous remerciant pour l’inspiration que nous sommes pour elle. Elle serait partie pour quelques jours à vélo avec nous, mais elle travaille durant ses vacances d’été. Par contre, elle nous promet de venir nous retrouver un jour avec son vélo. Nous sommes si reconnaissants d’avoir rencontré toute la famille, d’avoir passé du temps ensemble, d’avoir appris quelques mots de Tchèques, mais surtout d’être entré grâce à eux au coeur du pays. D’ailleurs, Nayla et Fibie ont maintenant des noms tchèques. Ici, les prénoms sont toujours modifiés, comme des surnoms que l’on donne, sauf que souvent ils sont plus longs que les véritables. Ainsi les filles s’appellent maintenant par leur nouveau prénom: Naylinka et Fibinska.


Hands off Ukraine, Putin!


À Prague, nous avons vu une affiche face au Pont Charles, une bannière destinée à la Russie afin de stopper la guerre en Ukraine. Nous apprenons que la Tchéquie a été bouleversée par ce qui s’est passé. Jana nous raconte à quel point les Tchèques ont été touchés, réveillant dans les mémoires l’invasion du pays par le pacte de Varsovie en 1968. C’est un peu comme si l’histoire se répétait. Comment est-ce possible qu’aujourd’hui cela se passe en Ukraine? Dans une forme d’incompréhension totale, comme un cauchemar qui revenait, comme si une impossibilité se matérialisait à nouveau. Ainsi un élan de solidarité incroyable a été présent en Tchéquie pour accueillir des Ukrainiens, et Jana a fait partie de ces personnes qui ont apporté et continue de donner de l’aide. Au fil de la discussion, nous parlons de 1989. Jana le sourire aux lèvres avec une légère fierté me souffle: « moi aussi, j’y étais! À manifester dans la ville! » Elle nous raconte alors sa vie sous l’ère communiste. Elle raconte qu’enfant, elle avait tant envie de manger des bananes. Ils n’avaient pas faim, mais les bananes c’était le cadeau de Noël, une demi-banane pour elle et son frère. Alors pendant des années, elle a rêvé de manger une banane entière juste pour elle. Et adolescente, elle s’émerveillait comme toute sa génération des sacs plastiques des magasins, ce qui à l’époque représentait ce monde occidental qui était inaccessible. Pourtant, ce qui l’a marquée le plus a été cette interdiction de voyager. Alors lorsqu’à ces 18 ans, la Tchéquie s’ouvre au monde, elle profite de partir voyager, d’aller à la découverte au-delà de ces limites infranchissables pendant tant d’années.


Statue dans le château de Prague 


 Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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