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Les mains bleues et rouges des petits fruits

Nous roulons à travers les plaines de champs cultivés 


Fibie s’exclame devant la taille d’une gigantesque moissonneuse batteuse. Elle est ravie de rouler juste à ces côtés et de voir les moissons. Elle est intriguée par le fonctionnement de la machine agricole. Tout comme elle est ravie de découvrir les plus anciens tracteurs et vieilles machines que nous croisons parfois. Les paysages de la Pologne se composent de plaines avec de grands champs cultivés et de nombreuses étendues d’arbres. Plus au nord, ce sont des panoramas plus vallonnés enfuis dans de gigantesques forêts. Et sur la frontière avec la Biélorussie, des bisons sauvages peuplent la région. Nous aimons cette traversée sur ces petites routes où les paysages alternent sans cesse. À force d’entendre que la Pologne est plate, Nayla est agacée à chaque montée, s’exclamant que la Pologne n’est plate que pour ceux qui ne la parcourent pas à vélo! Nous observons souvent des cigognes, en vol, marchant dans les champs ou installées dans leur large nid. Le jeu consiste à les repérer le premier. Mais surtout, nous apprécions leur présence à nos côtés. Et aujourd’hui, nous apercevons un autre oiseau magique! Fibie les pointe du doigt. Nous découvrons l’élégance des grues cendrées. 


Waldemar nous propose de planter la tente devant ces plantations framboises et myrtilles.


Alors que nous nous arrêtons pour demander de l’eau, nous rencontrons Waldemar. C’est le propriétaire d’une ferme de framboises et de myrtilles. Économiste, il a décidé de quitter son ancienne vie à la ville pour en construire une nouvelle. Nous sommes donc accueillis avec un panier de framboises. Puis il nous montre son champ de myrtilles. « Vous pouvez vous servir autant que vous voulez. Je ne vais pas les récolter. Les prix actuels sont bien trop bas. Cela ne paie même pas les heures de travail ». Il nous explique qu’il les ramassera peut-être plus tard, mais pour le moment il préfère faire pression et refuse de se soumettre. Il nous parle aussi de la problématique de l’inflation qui a lieu en Pologne et de l’augmentation du prix des aliments. Il y a surtout le sucre qui est devenu, soudainement une denrée rare pour laquelle la population se bat et qui a atteint un prix triple. Apparemment, le plus difficile est la crise du logement, vu que les taux d’intérêt ont largement augmenté et que la banque n’offre actuellement plus de prêt pour des achats immobiliers. Nous sentons pourtant une force dans le peuple polonais à traverser les aléas de l’existence. Nous restons ainsi la soirée à partager avec sa famille et à déguster les petits fruits. Nous finirons avec les mains rouges et bleues de ce délice. 


Tous nos sens sont aux aguets, à la découverte des produits locaux


Le lendemain, nous roulons ravis de cette rencontre. Ce sont toujours des moments que nous apprécions, ce partage, cet échange, ce contact étroit avec la population. Soudain en contrebas d’une petite descente, à l’entrée d’une petite ville chapeautée du clocher d’une magnifique église, des dizaines de voitures se garent au bord de la route. Il y a un événement. Cela attise notre curiosité. Arrivés dans la foule, nous découvrons enfin le coeur de la vie polonaise. Ce lieu où instantanément nous nous sentons entrés dans les coulisses du pays. Un gigantesque marché! Tous nos sens sont aux aguets, pourtant, nous n’avons quasiment plus de zloty. Quelle déception! Nous ne pouvons même pas profité de faire nos achats de nourriture. Alors nous nous délectons de l’ambiance qui s’y trouve. Nous arpentons ses petites allées pour découvrir l’animation qui y règne. Cette découverte nous a portés durant toute la journée, nous rendant extatiques. 

Une belle ambiance dans un gigantesque marché traditionnel

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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