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La ville au cent clochers

Vue sur le château de Prague

Ce matin, nous prenons le bus depuis la banlieue de Prague pour aller visiter la ville. Nous téléchargeons l’application qui permet de trouver les horaires des transports publics selon la destination. Au même instant, nous réalisons la transformation qui a eu lieu ces dernières années. En 2010, nous avions fait le choix de partir sans téléphone portable et avions uniquement des cartes pour nous diriger. Autant j’ai aimé faire ce choix, utiliser mon orientation, dépendre des autres pour certaines réponses, poser six fois la question à des personnes qui détournent la tête, passer des heures à tenter d’expliquer dans la langue locale ce que je cherche. Autant, c’était fatigant, épuisant, parfois déroutant, ou carrément abrutissant, lorsque dans certaines cultures, les gens ne peuvent admettre qu’ils ne savent pas, pour ne pas perdre la face, et nous envoient dans des directions complètement opposées à la destination. Mais il y avait aussi la magie du voyage, de l’inconnu. Cette possibilité qu’on pouvait se tromper, que ça allait nous prendre plus de temps, que l’on ferait des rencontres au passage ou que l’on découvrirait au hasard un somptueux temple.




Notre manière de relationnel au monde et entre nous a été totalement modifiée dans les dernières années. Mais au-delà du contact, il y a aussi tout ce contrôle que nous instaurons de plus en plus dans chaque aspect de nos vies. Dans ce réseau intriqué de solutions, la spontanéité peut de moins en moins s’épanouir ou nous surprendre par l’élan de sa folie. Et pourtant, cette spontanéité est peut-être ce que je chéris le plus dans notre vie. C’est cette possibilité de suivre l’élan de notre coeur dans l’instant même.


Maisons colorées dans la vieille ville de Prague


Nous voilà dans le centre de la vieille ville de Prague. Nous y arrivons tôt le matin, ce qui nous permet de profiter de nous balader dans des rues pavées sans la foule qui dans quelques heures transformera le visage de la cité. Je suis sous le charme de cette ville, de ces bâtiments colorés, des cadres de fenêtres qui sont tous différents, des monuments qui se dessinent à chaque carrefour, de l’histoire qui se lit à chaque pas, du pont Charles qui relie le centre au Palais, de la vue sur cette ville d’élégance. Nayla et Fibie sont nos guides et sont responsables de naviguer avec la carte. Elles nous emmènent dans les petites ruelles piétonnes, à découvrir chaque édifice. Pourtant, nous avons une sensation étrange. Nayla sera la première à la mettre en mot. Elle a l’impression de marcher dans un musée à ciel ouvert. Les locaux sont simplement absents du centre-ville. Il n’y a même pas de petits bouibouis. Un changement relativement récent, surtout dû à l’avènement de la location des appartements au centre-ville pour les touristes de passage. Aujourd’hui, les locaux ne peuvent plus se permettre d’y vivre, sauf pendant le confinement où apparemment Prague était une ville incroyable à redécouvrir pour ses habitants. L’après-midi, entre la chaleur étouffante et la foule, nous retournons dans la banlieue. Prague a laissé en moi la sensation de son élégance, de cette ville historique et surprenante, de son architecture stupéfiante, de ces incroyables édifices.


Entrée de la cathédrale du château 


Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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