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A l’écoute de notre instinct

Nayla prépare la tente


Depuis les profondeurs de mon rêve, je me sens tirée à la surface, ramenée à la conscience de force. J’ouvre les yeux et inspire brusquement comme si j’avais été en apnée. En même instant, j’entends un cri non loin de la tente. Je sursaute. Xavier est lui aussi assis, à l’écoute, sorti de son sommeil en torpeur. Je sens que c’est notre instinct qui nous a réveillés. Tout notre corps est en alerte, nos muscles sont tendus, tous nos sens sont éveillés pour capter la moindre information. Ce n’est pas pour rien que tous les deux sommes réveillés. Le silence règne. La tension est toujours aussi présente. Tout notre organisme est sur le qui-vive. Le hurlement résonne à nouveau cette fois plus loin, dans les profondeurs de la forêt. Nos regards se croisent. Nous n’avons entendu aucun pas? Nous nous questionnons autant que les frissons parcourent notre corps. Pourtant, il y a une sensation apaisante qui s’installe lentement. Une forme de sécurité, ou plutôt de confiance. Nous sommes impressionnés de la puissance de notre instinct, de cette énergie intérieure qui s’active au moment vital. Nous le savons toutes ces nuits passées sous tente, ont développés notre instinct de survie. La force animale qui se cache en nous. Lorsqu’elle s’anime, elle est d’une rapidité fulgurante et rien ne l’arrête.


De nouveau horizons s’ouvrent à nous


À nouveau, les braillements reprennent. Cette fois, nous reconnaissons les aboiements du chevreuil. Xavier se rendort rapidement complètement soulagé. Je n’arrive pas à me détendre. Une partie de moi reste interloquée, par ces plaintes, par notre réveil en sursaut synchronisé. 


Nayla sur les pistes, entre champs et forêts 


Dormant dans les forêts, nos nuits en Pologne seront accompagnées de la présence des animaux comme rarement nous l’avons vécu. Renards, sangliers, chevreuils, blaireaux, lapins, lièvres, écureuils, martres nous les avons côtoyés de près. Et leurs cris ont paré la nuit de mystère. 


Nous roulons sur les petites routes de campagnes


C’est un pont qui nous a ouvert la porte de la Pologne. Nous n’avions aucune idée ou préconception de ce qui allait nous attendre. Nous ne savions même pas quel itinéraire choisir. Les petites routes de campagnes et pistes cyclables nous ont surpris. Nous roulons sans trafic au coeur du pays. Nayla et Fibie sont contentes de pouvoir rouler seuls, complètement détendues, à la découverte des instants de vie qui se dévoilent à nous. Nous ressentons instantanément une forme de douceur, dans le regard des gens, dans la configuration du paysage, dans les petits villages. Nayla dira même que la langue est plus douce que le Tchèque ou l’Allemand. Fibie est marquée par les vaches attachées à un piquet qui broutent de l’herbe. Il n’y a pas de clôture ni de parc. Nous découvrons les églises, celles magnifiques en bois ou en briques rouges, d’un peuple très croyant et dont les chants et louanges résonnent avec joie. Nous retrouvons surtout une population qui est présente au sein des villages. Nous sentons qu’ils sont habités, vivants. Dans les campagnes, il y a comme sensation de simplicité, une impression d’être hors de la frénésie de la société de consommation dans un retour à des activités plus terriennes. Ce n’est peut-être qu’une perception, mais l’odeur du foin a tapissé nos expériences de cette senteur de la terre.


Au centre des villes et villages de la Pologne

Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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