Dans les petits villages traditionnels des Alpes



Le lac de la Brèche apaise les émotions du départ. Ce lac bleu turquoise miroite au soleil. Nayla et Fibie saute dans l’eau avec excitation et jouent sur un tronc d’arbre mort qui flotte en surface. Rejoindre les lieux à vélos les transforment. Ils deviennent des sources d’émerveillement et des destinations pour quelques heures. Chaque instant est pleinement vécu puisqu’il reprend son pouvoir, celui d’être unique. C’est cette sensation de vivre des instants uniques qui les rendent si marquants. Cette eau rafraichit nos corps et redonne vie à la spontanéité des jeux.



Les petites routes cyclables sont agréables. Fibie est pleinement épanouie de pouvoir rouler côte à côte avec Nayla. Pourtant, nous arrivons au pied des montagnes. Le Rhone devient une rivière qui se transforme petit à petit en torrent. Depuis Brig, nous montons sur les flancs des sommets. L’effort est intense, soutenu et ponctué par des orages qui déversent des trombes d’eau. Parfois, nous arrivons à nous abriter sous un sapin ou un rocher, parfois nous sommes détrempés. Après plus de deux heures de montée, nous arrivons sur un replat. Ce n’est qu’une trêve. Nous entamons alors un petit sentier dans la falaise pour rejoindre un fameux pont en pierre construit par les romains. Malgré l’audace de cette construction, et l’eau bleue vive qui s’écoule en contre-bas dans la gorge, nous restons fixer sur notre objectif. Nous devons pousser les vélos ensemble pour gravier ces sentier abruptes. Le souffle court, les muscles tendus, nous poussons pendant trois heures pour finalement déboucher sur la vallée de la Binntal. Nous poursuivons ensuite dans la vallée de Cônche. Nous suivons le Rhône qui porte désormais les couleurs bleu gris des torrents provenant des glaciers, de l’eau froide et tumultueuse. 



Nous traversons les petits villages traditionnels des Alpes et cette fois roulons devant une magnifique fontaine en bois. Fibie et Nayla se jettent dedans, comme lorsque nous étions enfant. Elles profitent d’être de vrai petites suisses face au mazot et aux montagnes. Elles jouent aussi dans les prairies alpines tapissées de fleur. Elles remarquent que les maisons sont souvent décorées de géranium. Une autre spécificité de la Suisse. Le géranium est une plante de protection, elle était sensée éloigner les mauvais esprits. Parce que si aujourd’hui les montagnes sont source d’attraction et de plaisir, elles ont longtemps été redoutées. Les pouvoirs étaient effrayants.



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

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