Accéder au contenu principal

Les montagnes sacrée de Kii

 

Dans la préfecture de Mie, nous retrouvons les paysages que nous avions adorés l’automne passé. Cela fait des années que nous voulions rouler le long de la péninsule de Kii, cette fois, nous y allons. Nous suivons les petites routes qui nous emmènent au cœur d’un Japon vert intense. Le printemps fait naître les feuilles vert tendre ainsi que les fleurs qui parent les forêts de milliers de vert, de jaune et de blanc. Au loin, les montagnes deviennent des tableaux aux centaines de verts, des myriades de nuances face au bleu roi du ciel. Ces forêts inspirent aussi une énergie de renaissance, de renouveau. Nous sentons l’énergie fabuleuse du printemps. Ce moment où tout en nous incite à la création, à la mise en place de divers projets, à cet élan de vie à suivre nos rêves et nos passions. Le tout dans le calme serein de ce lieu, où les oiseaux nous accueillent par leurs symphonies. 



Les petits villages sont composés par des maisons traditionnelles aux toits superposés en tuiles noires. Ils parent la nature d’une touche de culture. Ici, nous ne pouvons être qu’au Japon. Soudain, une odeur nous transporte. Les théiers diffusent leur douce senteur. À chaque fois qu’une plantation apparaît, nous fermons les yeux pour humer le délicieux parfum. Un homme en salopette nous interpelle. Il sort de son champ. «  Vous êtes la famille Pasche  ? Je vous suis depuis que j’ai lu l’article sur le magazine Outwards en 2023.  J’aimerais vous inviter pour boire un thé, avez-vous le temps pour une petite pause.  » Nous voilà dans une maison traditionnelle avec un verre de thé vert glacé. Toute la famille est présente. Les enfants, déjà des adultes, et leur famille sont tous présents, de retour à Mie pour aider à récolter les fameux thés. Nous recevons d’ailleurs un paquet, le thé a été cueilli il y a 4 jours  ! Ici au Japon, les thés verts se gardent 3 mois au maximum. Nous sommes touchés par cette incroyable rencontre et par la saveur de ce thé incroyablement fruité, douce et sans amertume. Un thé dont les feuilles ont uniquement été séchées au soleil. Nous profitons de le questionner sur les ventilateurs qui se trouvent perchés au-dessus des plantations vertes. Seraient-ils utilisés en été  ? «  Non, en hiver, ils servent à éviter le gel au sol, en brassant l’atmosphère pour que des nappes d’air froides ne stagnent pas.  » Il répond. Nous poursuivons notre route euphorique par cette rencontre incroyable, par sa synchronicité. Les quelques secondes entre notre passage et sa pause de 10 heures ont permis ce partage  ! 



Quelques kilomètres plus loin, un homme sur sa petite moto nous questionne en japonais. Nos connaissances nous permettent maintenant de répondre à quelques questions. Il repart interloqué et émerveillé. Soudain, il réapparaît dix minutes plus tard. Après avoir raconté notre rencontre, sa femme lui a donné des fraises fraîches pour qu’il vienne nous les apporter. Nous sommes touchés par ce geste et par les délicieuses fraises fraîches du jardin, qui sont ici une délicatesse. Une vague de gratitude nous emmène à poursuivre notre chemin. 



Nous sommes au cœur des montagnes de Kumano, dans une région escarpée et couverte de forêts luxuriantes. Nous éprouvons dans nos corps ces routes sinueuses qui suivent le terrain parfois accidenté. Entre montées et descentes, suivant les collines et vallons, par-dessous les montagnes et dans les tunnels. Nous suivons un chemin spirituel. Depuis Ise, nous sommes sur une voie de Kumano kodo, un pèlerinage ancestral au cœur dans montagnes sacrées de Kii. Notre premier sanctuaire est l’entrée dans ce monde de prière. Il est entouré des fabuleux cyprès du Japon, plus connu sous le nom de cèdres. Ils sont fabuleux, grandioses, des géants qui entourent ce lieu sacré où vivent les kamis, les divinités. Le sanctuaire de Takiharanomiya date de plus de 2 00 ans et comme celui d’Ise, il est reconstruit tous les 20 ans depuis plus de 1 00 ans. Les vibrations de ce lieu sont apaisantes. 



Céline, Xavier, Nayla et Fibie

_______________________________________

Incarnons ensemble le Changement:

Etre créateur de nos Vies


Boutique:

Cartes / livres / photographie


Inscription au blog et/ou à la newsletter:

Inscription



Suivez-nous également sur:


Commentaires

autre articles

Retrouvailles après une nuit mouvementée

Nous sommes au bord de la tente en train de préparer un repas à base de millet et de légumes frais. La légère pluie devient de plus en plus forte. Ce ne sont plus des flaques sur la route, mais un ruissellement, le sol se gorge d’eau. Je scrute le ciel. Les éléments se déchaînent. Le vent devient violent. Les sardines lâchent. La tarpe claque et promet de se déchirer alors que le montant est tombé. Je le maintiens sous la pluie diluvienne et le vent me fouette le visage. Les bourrasques augmentent encore en puissance et nous recevons régulièrement maintenant des messages d’alertes sur notre téléphone portables. Forte pluie, vent puissant, glissements de terrain, routes fermées.  À 21 heures, la tempête bat toujours son plein et ne donne aucun signe de faiblesse. Nous savons que la nuit va être longue. Il faudra être à l’affût du moindre changement de situation. Soudain, le haut-parleur s’enclenche et une annonce bruyante résonne dans la nuit mouvementée. Quelques minutes plus tard, le

La magie des relations - Taiwan 2023

Taiwan, la longue queue à l’aéroport est interminable. Nous passons finalement l’immigration et la douane. La famille Yang est là, à nous attendre. Aux premiers regards, ils accourent! Je sens mes yeux se noyer dans les larmes. Tous nous prennent dans leur bras. Nous sommes de retour dans notre famille à Taiwan. Tout le monde est présent et pour la première fois nous rencontrons Nolan, le premier petit enfant de la famille. Jine était enceinte à notre dernier passage, il y a déjà 5 ans.  Nous nous retrouvons tous dans un restaurant! La nourriture à Taiwan est le centre de la vie! Chaque état d’âme est l’occasion de manger, comme si les plats avaient le pouvoir de créer du lien, de guérir, de rassurer, d’apaiser, de célébrer, de donner du courage, et pas uniquement symboliquement.  Lorsque nous pénétrons dans le lieu, nous ressentons tout de suite le changement de monde. Le passage aux toilettes en est un des rappels les plus rapides. Le papier toilette est absent ou il se trouve à l’ex

L’apprentissage fait partie intégrante de la Vie

L’école pourrait nous faire croire qu’il existe un lieu désigné et un temps pour apprendre. Elle donne l’illusion que l’apprentissage doit être coupé du reste de la Vie pour être efficace. Elle choisit qu’il faut être assis et tranquille pour intégrer les informations. Pourtant, il n’y a pas de moments plus propices que celui de l’intérêt.  Il faut en moyenne 400 répétitions pour créer une nouvelle synapse dans le cerveau, selon des recherches récentes. Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’un jeu, il ne faut que 10 à 20 répétitions.  Il n’y a pas, non plus, de lieux impossibles, assis sur le bord d’un trottoir en attendant le train, dans le bus bondé, à califourchon sur une branche d’un arbre, ou dans un café hyper bruyant.  Nous le savons tous bien, l’apprentissage se poursuit tout au long de notre existence. C’est ce qui nous rend vivants, c’est la découverte, l’exploration, la compréhension, l’expérimentation. Ce n’est pas s’asseoir devant une feuille de papier avec un crayon à la main,

14 ans à créer notre vie au cœur du vivant

Cela fait 14 ans que nous avons enfourché nos vélos pour partir sur les routes du monde. Aujourd’hui, nous ne le vivons plus comme un voyage, mais comme une manière de vivre, qui est alignée avec nos convictions profondes. Nous avons choisi d’honorer les lois du vivant, dans un monde en interconnexion constante avec chaque étincelle de vie. Ainsi dans une vision que certains pourraient appeler animiste, nous nous relions aux esprits des lieux et des éléments, des montagnes et des rivières et des animaux. Nous acceptons de faire partie du tout, nous acceptons que chacune de nos actions ont un impact sur le vivant. Au Japon, les anciennes traditions d’Okinawa sont reliées à cette vision du monde. Habitant sur de petites îles dans le Pacifique, la relation à leur environnement est très forte, imbriquée à leur mode de vie et manière d’être. Les typhons appellent évidemment à la résilience, et certainement à ce respect d’une force naturelle auquel le respect est dû.  Pour nous, les dernière

Camping d’hiver

La tentation est trop forte. Ce matin, nous préparons tout le matériel pour un camping hivernal. En nous voyant partir avec nos gros sacs à dos Hiroko s’exclame : « Vous allez vraiment dormir dehors en plein hiver,  Comment allez-vous porter les sacs ? »  « À ski  » répond Xavier. « Nayla et Fibie sont déjà parties avec leurs sacs à dos sur les épaules. » « À chaque fois que je vais camper, ma voiture déborde » renchérit-elle.  Nous rejoignons Nayla et Fibie. Elles skient avec leurs gros sacs. Nous utilisons les installations pour monter, puis nous commençons à marcher. Nous avons repéré une petite montagne, comme un monticule qui s’élève au-dessus du paysage. Le petit plat du sommet devrait être suffisant pour y planter la tente. Nous marchons dans la grosse neige, portons les skis le long de la face puis de l’arrête. Par moment, nous nous enfonçons dans la neige jusqu’au-dessus du genou. Les passages les plus aériens sont coupés du vide par quelques arbustes. Finalement, nous

Un paysage révélateur des anciens événements

Partis au crépuscule de l’île d’Hokkaido, nous sommes sur le ferry qui nous emmène à Honshu. Les onsens sont une surprise bienvenue ! Nous nous baignons avec la vue sur l’océan et espérons repérer quelques orques, dauphins ou poissons volants ! Finalement, le Pacifique est plutôt calme. Au lever du jour, nous apercevons déjà les côtes.  Nous arrivons à Sendai. Nous roulons le long de la piste cyclable qui longe le bord de mer en direction du Sud. Pourtant, nous sommes frappés par l’état de la piste, par cette zone naturelle, avec peu d’arbres et d’habitations. Les digues de protection sont quant à elle gigantesques et ne laissent, par endroit, pas apercevoir l’océan. Soudain, un panneau nous intrigue. Nous sommes sur le site de l’ancienne école primaire. Seuls quelques murs ont résisté. Ce sont des ruines. À cet instant, nous comprenons. Nous longeons le Pacifique, là où le tsunami de mars 2011 a dévasté des milliers de kilomètres de côte. Dans notre mémoire, la centrale nucléaire de F

Tokashiki Jima

L’île de Tokashiki est composée de montagnes abruptes et vertes luxuriantes qui plongent dans l’océan aux teintes idylliques. C’est la plus grande de l’archipel de Kerama, même si elle a une superficie de 15 km2 uniquement. Ses falaises offrent des points de vue exceptionnels sur l’océan dont le bleu vibrant et translucide est si incroyable qu’il est désormais connu sous le nom de « Kerama Blue ».  Arrivé à la plage de Aharen, le contraste entre les eaux cristallines et le sable blanc est spectaculaire. Un banc de sable rejoint d’ailleurs la petite île inhabitée d’Hanari, qui se trouve à 800 m au large, mettant en lumière les incroyables teintes de l’eau. Pourtant, ce n’est pas uniquement le décor qui crée le joyau de Aharen. Dès que l’on entre dans l’océan, nous découvrons une faune exceptionnelle ainsi que des récifs de corail colorés. Nayla et Fibie partent en exploration des fonds marins. Nous découvrons des centaines de poissons tropicaux que Nayla et Fibie tentent maintenant de

Un Ryokan face au temple de Narita

Ayant lu l’article dans le magazine Outward de cet automned, Doi San nous invite à Narita dans son Ryokan, les hôtels traditionnels du Japon. Nous acceptions avec joie et rejoignons ainsi la ville. Nous pénétrons au cœur du trafic puis dans les petites ruelles. Nous ne sommes plus qu’à quelques centaines de mètres. Nous traversons sous un pont à côté d’un gigantesque parc. Soudain, nous arrivons face aux temples. Sans le savoir, nous roulons au cœur de ce sanctuaire sacré, Nayla et Fibie s’exclament d’admiration. Nous sommes ébahis, émerveillés. Notre méconnaissance de Narita nous a amenés à découvrir ces temples sur l’instant, décuplant notre gratitude et notre émerveillement. C’est simplement magique. Comble de tout, le petit Ryokan se trouve en face des temples. C’est un hôtel familial qui se transmet de génération en génération depuis plus de 150 ans. Nous n’y croyons pas. Surtout lorsque Doi San le propriétaire nous montre la chambre en tatami qui fait face au temple. Nous sommes