La route se faufile entre les montagnes qui plongent dans la mer du Japon. Sinueuse, elle serpente le long des presque-îles se décrochant dans les flots. Nous devinons les couleurs turquoise et l’émeraude de l’eau, mais la luminosité devient de moins en moins forte. Les nuages se rassemblent, lourds, épais, soudain la pluie tombe, d’un coup, dense, ruisselant. Nous nous réfugions alors dans un onsen, les joies du Japon. Le bassin extérieur s’ouvre sur une mer immense . C’est à couper le souffle. Nous rejoignons ensuite la plage, près du pont de Tsunoshima. Aujourd’hui, le souffle impétueux du vent soulève des vagues gigantesques. La mer est déchaînée. Nayla et Fibie jouent d’abord dans le sable, puis irrésistiblement attirées, elles s’approchent de l’eau salée. Lentement, elles y mettent les pieds. Quelques minutes plus tard, elles rient en défiant le va-et-vient des vagues, qui par moments, les attrapent. La mer semble se prendre au jeu, répondre à ce souffle d’innocence et de légèr...
La route nous propulse d’un paysage à l’autre, et chaque retrouvaille rallume l’élan qui nous pousse à avancer. Et quand le chemin hésite, on suit notre instinct : c’est lui qui ouvre les passages. Après un dernier col au coeur des montagnes de Shiga, nous plongeons jusqu’au lac Biwa, la plus grande réserve d’eau douce de l’archipel. Son bleu paisible s’étire jusqu’aux montagnes qui s’élèvent sur l’autre versant. Vaste et lisse, elle est réconfortante, le soleil aussi. Sa lumière nous enveloppe d’une caresse chaude et douce. Plus loin le château d’Hikone se dessine sur la colline, l’une des 12 structures originels du Japon. Nous passons devant sa silhouette élégante. Soudain, le vent se lève, puissant et impétueux. Le lac change de visage, métamorphosé : ses eaux, secouées par les vagues, se font sombres, ténébreuses, tumultueuses. Pourtant, un arbre nous tend ses branches pour nous abriter. C’est ici que nous montons la tente, bercé par les parfums de la terre, les chants des oise...