Nous avançons à travers les montagnes, là où un sanglier surgit du silence et où les panneaux “ours” nous rappellent que nous ne sommes que des invités. Puis, nous arrivons chez Yoshi et Kana, neuf enfants explorent le monde à leur rythme, dans une maison où chaque instant devient une aventure d’apprentissage. Traversant le cœur des montagnes, nous gravissons un col, un de plus. Ces passages exigent, comme toujours, force et courage, pourtant ils nous offrent aussi cette lente immersion dans l’intimité de la forêt. Soudain, un sanglier surgit, hors du silence. Il passe tout près de nous et disparaît dans les fourrés. Noir, dodu, il s’éclipse en se dandinant, comme animé d’une humeur joyeuse. Au sommet, la rivière limpide s’élargit en un petit bassin puis repart en cascade. Son eau est si pure que le fond apparaît, limpide. Nous nous lavons dans cette fraîcheur glaciale, qui d’un coup soulève la fatigue de nos corps. Les derniers rayons du soleil se sont déjà retirés ; la nuit ne t...
La route n’a rien de romantique : la pluie trempe, le froid use, le corps proteste. Et dans un coin de maison, sur un tatami ou sous la toile de notre tente, on travaille sur l’écriture du premier tome de notre histoire, en collaboration avec Ueda San, notre éditeur Japonais. Ce matin encore, la pluie nous poursuit. Inlassable, elle abreuve la terre de son eau nourricière, mais nous met, une fois de plus, à l’épreuve. — J’en ai assez de cette pluie. Je le murmure pour moi-même, en pensant à mon dos, à ces contractions musculaires qui le traversent chaque fois qu’il subit l’humidité. Toutes nos affaires qu’il faut déballer, étendre, faire sécher encore et encore, dans une lutte désespérée contre la moisissure qui, malgré nos efforts, finit toujours par s’installer. À cette eau de plus en plus froide qui rend nos journées pénibles, nos pauses glaciales, et nos repas frugaux lorsque aucun abri ne se présente. — J’en ai assez de ces prévisions météo ! Xavier est irri...