Nous entrons en plein cœur de montagnes de l’île de Shikoku. Longeant les rivières, nous grimpons ensuite sur une longue montée de plus de 20 kilomètres qui doit nous emmener au pied de la montagne sacrée d’Ishizuchi. Soudain, nous nous trouvons face à un tunnel de plus de 5 kilomètres sans bande de sécurité. 5 kilomètres en montée, avec plus de 200 m de dénivellation, c’est plus de 45 minutes dans le tunnel en plein effort, sans possibilités de s’arrêter . « Est-ce vraiment une bonne idée ? » je demande. « Et toi, Nayla comment te sens-tu à l’idée de rouler dans ce tunnel ? » questionne Xavier. Pourtant, il n’y a pas d’autres options. Vu que le trafic est relativement faible, nous prenons notre courage à deux mains et pénétrons dans les entrailles de la Terre. 5 kilomètres c’est long ! On ne se donne pas le droit de ralentir, pour ne pas prolonger le temps dans cet espace confiné. Heureusement, le tunnel est bien ventilé et il n’y a presque pas de circulation. Toujours est-
Après la purification de nos impuretés sous la chute d’eau selon les pratiques du Shugendō, nous sommes autorisés à gravir la montagne spirituelle d’Ishizuchi selon cette tradition. Nous prenons ainsi nos vélos sur plus de 10 kilomètres. Fibie est partante pour le défi et enfourche sa monture . Nous longeons la vallée creusée par une rivière à l’eau turquoise. Elle est si claire que l’on peut y découvrir les poissons qui y vivent. Arrivés au pied de la montagne, le téléphérique nous emporte dans les nuages qui recouvrent les sommets. Nous commençons ensuite cette longue marche. Nous avons encore 700 mètres de dénivellation à gravir sur 4 kilomètres. Après 20 minutes d’effort, nous allons prier les Tengu et l’esprit de la montagne sacrée dans les premiers temples. Puis nous poursuivons le long de l’arrête. Les Yamabushis, les moines suivant les pratiques ascétiques du culte des montagnes, utilisent des voies particulièrement aériennes pour gravir la montagne . Certains passages sont au