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Affichage des articles du novembre, 2025

Sur la route des retrouvailles

La route nous propulse d’un paysage à l’autre, et chaque retrouvaille rallume l’élan qui nous pousse à avancer. Et quand le chemin hésite, on suit notre instinct : c’est lui qui ouvre les passages. Après un dernier col au coeur des montagnes de Shiga, nous plongeons jusqu’au lac Biwa, la plus grande réserve d’eau douce de l’archipel. Son bleu paisible s’étire jusqu’aux montagnes qui s’élèvent sur l’autre versant. Vaste et lisse, elle est réconfortante, le soleil aussi. Sa lumière nous enveloppe d’une caresse chaude et douce. Plus loin le château d’Hikone se dessine sur la colline, l’une des 12 structures originels du Japon. Nous passons devant sa silhouette élégante. Soudain, le vent se lève, puissant et impétueux. Le lac change de visage, métamorphosé : ses eaux, secouées par les vagues, se font sombres, ténébreuses, tumultueuses. Pourtant, un arbre nous tend ses branches pour nous abriter. C’est ici que nous montons la tente, bercé par les parfums de la terre, les chants des oise...

Nos chemins se rejoignent à nouveau

Nous avançons à travers les montagnes, là où un sanglier surgit du silence et où les panneaux “ours” nous rappellent que nous ne sommes que des invités. Puis, nous arrivons chez Yoshi et Kana, neuf enfants explorent le monde à leur rythme, dans une maison où chaque instant devient une aventure d’apprentissage. Traversant le cœur des montagnes, nous gravissons un col, un de plus. Ces passages exigent, comme toujours, force et courage, pourtant ils nous offrent aussi cette lente immersion dans l’intimité de la forêt. Soudain, un sanglier surgit, hors du silence. Il passe tout près de nous et disparaît dans les fourrés. Noir, dodu, il s’éclipse en se dandinant, comme animé d’une humeur joyeuse. Au sommet, la rivière limpide s’élargit en un petit bassin puis repart en cascade. Son eau est si pure que le fond apparaît, limpide. Nous nous lavons dans cette fraîcheur glaciale, qui d’un coup soulève la fatigue de nos corps. Les derniers rayons du soleil se sont déjà retirés ; la nuit ne t...

Sous la pluie, le livre avance

La route n’a rien de romantique : la pluie trempe, le froid use, le corps proteste.  Et dans un coin de maison, sur un tatami ou sous la toile de notre tente, on travaille sur l’écriture du premier tome de notre histoire, en collaboration avec Ueda San, notre éditeur Japonais. Ce matin encore, la pluie nous poursuit. Inlassable, elle abreuve la terre de son eau nourricière, mais nous met, une fois de plus, à l’épreuve.  — J’en ai assez de cette pluie.  Je le murmure pour moi-même, en pensant à mon dos, à ces contractions musculaires qui le traversent chaque fois qu’il subit l’humidité. Toutes nos affaires qu’il faut déballer, étendre, faire sécher encore et encore, dans une lutte désespérée contre la moisissure qui, malgré nos efforts, finit toujours par s’installer. À cette eau de plus en plus froide qui rend nos journées pénibles, nos pauses glaciales, et nos repas frugaux lorsque aucun abri ne se présente.  — J’en ai assez de ces prévisions météo ! Xavier est irri...

Retrouvailles entre Niigata et Nagano

Ces derniers temps, nous avons un peu disparu — la route, la pluie, les montagnes et les rencontres, l’édition de notre nouveau livre nous ont happés. De retour sur notre ordinateur, nous reprenons le fil de nos aventures. À travers les fronts orageux, la mer qui s’étendait sous les bains chauds du ferry, et les rizières dorées, nous avons roulé jusqu’aux montagnes sacrées de Nagano. Toujours portés par la route, les rencontres et ces moments qui donnent envie de poursuivre. Dès que nous embarquons sur le ferry, Nayla s'exclame: - « En plus des onsens, il y a des saunas sur le ferry ! » Surpris, nous entrons dans les bains et découvrons effectivement des saunas avec la vue sur l’océan. C’est une première. Après le rituel de la douche, nous entrons dans les bains. L’immensité bleue se déploie face à nous, les goélands font des acrobaties aériennes. Ils se rapprochent du bateau, et semblent vouloir jouer avec les angles des étages. Puis soudain, un d’eux se rapproche dange...