Découverte du coeur de la Pologne dans la dziadka de Pawet. À Łódź, nous découvrons les anciennes fabriques de tissus. Des gigantesques bâtiments, mais aussi les maisons des prolétaires qui ont été rénovées et qui sont encore aujourd’hui des lieux habités. C’est le puits qui a surtout interloqué les filles et la pompe qui leur a permis de remplir leurs gourdes . Pourtant, ces bâtiments rappellent l’histoire soviétique de la Pologne, de la destruction de l’intelligencia, de la collectivisation des fermes, de l’emprise de la terreur et de la délation. Les Polonais ont été chahutés par l’histoire, oppressés entre de grandes puissances, convoités par la Suède, par l’Allemagne et la Russie. Nous ressentons cependant une joie incroyable, un élan de vivre. Les traumas de l’histoire semblent leur avoir donné la force de la résistance et de la résilience. Les mauvaises nouvelles qui se répandent actuellement dans les médias ne peuvent flétrir cette force intérieure. Dans le quartier des ancienn...

Les axes de la charrette cassent l'un après l'autre Xavier est stoppé net. Nous sommes dans un petit village et la roue de la charrette rend un angle effrayant. L’axe s’est brisé! Impossible de bouger! Nous nous installons sur la chaussée pour regarder l’état des dégâts. Nous comprenons rapidement que nous en avons pour un moment, si par chance nous arrivons encore à rouler! Nayla et Fibie sortent directement leur baguette magique en bois et les cheveux qu’elles ont reçus en Allemagne. Et commencent à jouer. Non seulement l’axe est cassé, mais il est bloqué à l’intérieur. Xavier commence à bricoler quand un homme apparaît. Il habite dans la maison au pied de laquelle nous avons été stoppés. Il observe Xavier. Je profite pour lui demander de l’eau. En remplissant mes gourdes, il m’explique alors en polonais que son fils est mécanicien et qu’il va arriver. Un à un, les voisins viennent nous observer et parler avec nous. Certains apportent des fruits de leur jardin, des biscuits ...

Nous roulons à travers les plaines de champs cultivés   Fibie s’exclame devant la taille d’une gigantesque moissonneuse batteuse. Elle est ravie de rouler juste à ces côtés et de voir les moissons. Elle est intriguée par le fonctionnement de la machine agricole. Tout comme elle est ravie de découvrir les plus anciens tracteurs et vieilles machines que nous croisons parfois. Les paysages de la Pologne se composent de plaines avec de grands champs cultivés et de nombreuses étendues d’arbres . Plus au nord, ce sont des panoramas plus vallonnés enfuis dans de gigantesques forêts. Et sur la frontière avec la Biélorussie, des bisons sauvages peuplent la région. Nous aimons cette traversée sur ces petites routes où les paysages alternent sans cesse. À force d’entendre que la Pologne est plate, Nayla est agacée à chaque montée, s’exclamant que la Pologne n’est plate que pour ceux qui ne la parcourent pas à vélo! Nous observons souvent des cigognes, en vol, marchant dans les champs ou insta...

Fibie passe ces 500 km à vélo, entre le Canada, la Suisse, la Tchéquie, l’Allemagne et la Pologne. L’un après l’autre, nous étendons tous notre équipement sur l’herbe d’une place de jeux. Souvent, nous faisons sécher la tente à midi, parfois les thermarests et sacs de couchage à cause de l’humidité. Mais cette fois, nous avons roulé sous une pluie continue transformée en trombe d’eau en fin de journée . Nous étions tous détrempés. Nous sommes soulagés qu’après la nuit agitée par le bruit sourd de la pluie battante sur la toile, le soleil réapparaisse. Nous séchons tout notre matériel après les jours de pluie Ce matin-là, nous nous étions levés face à l’Abbaye de Lubiąż. Gigantesque, c’est un des plus grands monastères cisterciens avec sa façade de 223 m de long. Fondé en 1175 sur un ancien temple de bénédiction, il connaît son âge d’or au XVII siècle. Il est alors embelli par des décorations de style baroque. Lors du IIIe Reich, il aurait été un laboratoire pour diverses technologies, ...

Nayla prépare la tente Depuis les profondeurs de mon rêve, je me sens tirée à la surface, ramenée à la conscience de force. J’ouvre les yeux et inspire brusquement comme si j’avais été en apnée. En même instant, j’entends un cri non loin de la tente. Je sursaute. Xavier est lui aussi assis, à l’écoute, sorti de son sommeil en torpeur. Je sens que c’est notre instinct qui nous a réveillés. Tout notre corps est en alerte, nos muscles sont tendus, tous nos sens sont éveillés pour capter la moindre information. Ce n’est pas pour rien que tous les deux sommes réveillés. Le silence règne. La tension est toujours aussi présente. Tout notre organisme est sur le qui-vive. Le hurlement résonne à nouveau cette fois plus loin, dans les profondeurs de la forêt. Nos regards se croisent. Nous n’avons entendu aucun pas? Nous nous questionnons autant que les frissons parcourent notre corps. Pourtant, il y a une sensation apaisante qui s’installe lentement. Une forme de sécurité, ou plutôt de confiance...

Place centrale de Zittau Nous venons d’arriver dans un lieu où trois pays se rencontrent la Tchéquie, l’Allemagne et la Pologne, un carrefour au coeur des montagnes et des formations rocheuses en gré. C’est aussi un carrefour politique et historique, un lieu déserté durant des dizaines d’années, parce qu’interdit. Pourtant, ici nous sentons surtout que nous traversons les fabuleuses montagnes tchèques et ses somptueuses forêts pour rejoindre du côté de l’Allemagne une plaine parsemée de canaux et de lacs. En direction de la Pologne des champs cultivés à perte de vue. Nous sommes aussi à un carrefour géologique et culturel. Ruelle pavée du centre ville Nous entrons dans la petite ville de Zittau. La ville historique est entourée d’un parc. Puis chaque ruelle pavée mène vers l’Église principale qui se dresse fièrement au centre de la place. Arpenter les rues, c’est dévoiler de nouveaux édifices, apercevoir la flèche d’une Eglise, découvrir la Mairie ou le Théâtre. Se promener le long de ...

Fibie devant les formations de gré Le nord de la Tchéquie se dessine face à nous. Les plus grandes montagnes du pays s’y trouvent, les monts Géants. Nous longeons les rivières. Elles créent des méandres au coeur de la forêt et rejoignent de petits lacs dans lesquels nous profitons de nous y baigner à chaque occasion. Aujourd’hui la température indique 36°C. Pourtant, sur nos vélos, la légère brise que nous apporte le mouvement est agréable. L’ombre alterne avec le soleil écrasant, nous offrant de légers répits, mais surtout permettant à nos corps de nous adapter à cette chaleur étouffante. Étant toujours dehors, le corps ne souffre pas autant de ces variations, cela fait déjà des semaines que nous sommes plongés au coeur de l’été. Avec la pause rafraîchissante dans l’eau, l’effort est même agréable. Formation rocheuses dans la région d’Oybin La route est magnifique, elle nous invite à découvrir les forêts puis soudain au sommet d’une colline elle offre une vue imprenable sur un châtea...